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Crise : Le système de protection sociale est-il en danger ?

Publié : Le 30 janvier 2012, par Christophe de Petiville
Capital.fr
Contrairement à ses voisins, la France n’a pour l’instant pas taillé à la hache dans ses prestations. Mais beaucoup pensent qu’une remise à plat des dépenses sera tôt ou tard nécessaire.
La situation en France

Les Français, aujourd’hui les plus pessimistes d’Europe, ont-ils seulement conscience de leur chance ? Depuis le début de la crise, ils ont, certes, dû supporter quelques petites coupes dans leurs prestations sociales : tassement des allocations familiales, déremboursement de certains médicaments et, surtout, recul à 62 ans de l’âge de la retraite… Mais, en comparaison de la saignée que subissent leurs voisins depuis plusieurs mois, ce n’est même pas un coup d’épingle.


La situation de nos voisins

Couverture médicale taillée de 10% et pensions réduites de 9% en Grèce ; baisse de 20% du RMI et de 25% des allocations familiales au Portugal ; suppression de la prime à la naissance (2 500 euros) en Espagne ; recul de l’âge de la retraite à 66 ans au Royaume-Uni ; passage de vingt-quatre à douze mois de la durée d’indemnisation du chômage en Allemagne. Quant à l’Italie, la purge sur les retraites y est tellement sévère que la ministre des Affaires sociales, Elsa Fornero, a fondu en larmes en l’annonçant à la télévision.


Le système social le plus généreux

Cette «exception française» pourra-t-elle encore durer longtemps ? Certes, personne ne touchera de gaîté de cœur à notre sacro-saint modèle social, né après la Seconde Guerre mondiale, et qui fait des envieux jusqu’en Amérique. Avec environ 600 milliards d’euros (30% du PIB) distribués chaque année en pensions de retraite, indemnités chômage, allocations familiales, aides au logement, remboursement maladie, RSA, allocations adultes handicapés ou aides sociales communales, notre pays détient probablement le record du monde de la générosité. Un cadre supérieur peut y toucher jusqu’à 5 970 euros par mois d’indemnités chômage, trois fois plus que ses homologues allemands.


Et le montant de ses allocations familiales (pour trois enfants par exemple) est 40% plus élevé qu’au Royaume-Uni. Sans doute ce formidable filet de sécurité ne suffit-il pas à nous préserver de la grande pauvreté. Mais c’est bel et bien grâce à son rôle «d’amortisseur social» que nous avons pu éviter de sombrer dans une terrible dépression ces dernières années. Et jusqu’à présent il s’était toujours trouvé un large consensus politique pour le conserver à tout prix.


Le coût du système

L’ennui, c’est que ce système coûte cher. Et que nos caisses sonnent creux. Pour éviter un scénario à la grecque, le gouvernement va devoir trouver 50 milliards d’euros d’ici 2013. Or ses marges de manœuvre sont de plus en plus étroites. La plupart des administrations crient misère, les prélèvements obligatoires grimpent (44,7% du PIB cette année) et les 150 000 postes de fonctionnaires supprimés entre 2008 et 2012 ne rapportent, pour l’heure, pas plus de 500 millions d’euros d’économie par an. «Si l’on veut vraiment dégager les milliards manquants, il va falloir tailler dans les prestations sociales», prévient Maxime Ladaique, économiste à l’OCDE.


Pour aller plus loin, consultez notre article sur la privatisation de la protection sociale.

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