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La rentrée sociale du gouvernement : signe sensible, ascendant explosif !

Publié : Le 22 août 2019, par Romain Catheline
Les Echos, L'obs, rapport JP Delevoye : Pour un système universel de retraite - Image : Wikimedia
Outre la loi bioéthique, la crise des urgentistes et des enseignements, l'évènement diplomatique du G7 à Biarritz, le gouvernement va devoir mener avec tact deux réformes sociales sensibles : l'assurance chômage et les retraites.

L'année passée reste encore dans la mémoire des membres du gouvernement avec l'annonce de la hausse de la taxation des carburants ayant littéralement mis le feu à la poudrière. Emmanuel Macron espère un deuxième acte de son mandat et retrouver une certaine vigueur pour entreprendre les réformes promises. Le mouvements des Gilets Jaunes a eu pour mérite de faire prendre conscience au gouvernement qu'une partie des Français était capable de se mobiliser en descendant dans la rue. Alors quant est-il des réformes envisagées pour cette rentrée ?

Assurance chômage : une réforme en profondeur

Les mesures prévues ont pour principal objectif de réduire le nombre de chômeurs de 150.000 à 250.000 d'ici 2021, assure Edouard Philippe, premier ministre. Ces nouvelles règles d'accès et de maintien de l'allocation, définies par l'Unédic, devraient également permettre une économie de 3,7 milliard d'euros sur la même période.
Les syndicats ont, d'ores et déjà, pointé une recherche d'économie sur le dos des nécessiteux. Pour comprendre l'étendue de la réforme, voici les mesures phares envisagées :

- un accès renforcé : il faudrait, à présent, avoir travaillé 6 mois sur les derniers 28 mois pour prétendre à l'allocation chômage (actuellement 4 mois sur les derniers 24 mois). Ces 6 mois travaillés seront également une base pour recharger ses droits, contre un mois actuellement.
- la formule de calcul de l'indemnité revue : actuellement basée sur le nombre de jours travaillé, la détermination du montant de l'allocation sera fixée en fonction de la moyenne des salaires entre le 1er jour et le denier jour travaillées sur une période de 24 mois.
- décote de l'allocation après six mois : cela ne concerne uniquement les cadres de moins de 57 ans dont le dernier salaire mensuel brut dépasse les 4.500 euros.

Le gouvernement prévoit en contrepartie de ces mesures l'application d'une taxe pour l'usage de CDD en dehors de secteurs d'activité réservés. Egalement, un système de bonus-malus sur la cotisation chômage verra le jour et sera appliqué aux secteurs d'activité dont le recours au contrats précaires est considéré comme abusif. Enfin, les économies escomptées devraient permettre l'embauche de 4.000 conseillers Pôle emploi d'ici 3 ans.

Les retraites : conflits en vue

Il y a beaucoup de spéculations, d'imprécisions qui font déjà monter la mayonnaise et qui encouragent les syndicats à promettre des manifestations de grande ampleur. Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé, a annoncé ce mercredi, au micro de Jean-Jacques Bourdin (BFMTV-RMC), l'organisation d'une consultation citoyenne sur le sujet des retraites. On ne sait pas encore quelle forme prendra cette concertation mais le soupçon de vouloir faussement considérer l'avis des Français plane en raison de mesures phares quasiment déjà définies. Ces dernières concernent :

- la mise en œuvre d'un régime universel : clap de fin pour les 42 régimes existants et ceux dits spéciaux : Le fondement repose sur le principe qu'un euro cotisé donnera les mêmes droits à tous.
- un fonctionnement en points : le calcul de la retraite sera donc fonction du nombre de points accumulés et non de la moyenne du salaire des 25 meilleures années et des 6 deniers mois pour la fonction publique. C'est la principale mesure de cette réforme qui conduit notre système par répartition à abandonner l'engagement sur la pension de base promise contre des trimestre de cotisations.
- l'âge de départ à la retraite:inchangé mais on parle à présent d'âge « pivot » à 64 ans. Clairement, il sera possible de partir à 62 ans – Emmanuel Macron respectant ainsi une promesse de campagne – mais le taux plein, quant à lui, sera acquis à 64 ans.
- une extension de la cotisation de 28,12% jusqu'à un plafond de 120.000 euros. Au delà, une taxe (ne procurant aucun droit) de 2,81% sera appliquée au nom de la solidarité.

Le gouvernement agrémente son discours de pré-réforme de bénéfices qu'il convient tout de même de relever. En effet, il est promis une pension minimum (85% du SMIC) plus élevée qu’aujourd’hui, une incitation au cumul emploi-retraite générateur de nouveaux droits ou encore des points dits de solidarité pour les périodes non travaillées (chômage indemnisé, maternité, maladie).
Une chose est certaine : le système par répartition imaginé à l'issue de la Seconde Guerre mondiale a besoin d'être adapté s'il veut survivre. L'allongement de l'espérance de vie, la chute de la natalité dégradant le nombre d'actif par retraité et le besoin de maintenir des rentes décentes rendent indéniablement l'équation complexe. Le sytème « plus simple, plus juste pour tous » voulu par Jean-Paul Delevoye, haut commissaire à la réforme des retraites, sera t-il perçu de la sorte par les Français.

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